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Les origines historiques du chaos politique actuel

Pour bien comprendre le paysage politique français actuel, il faut remonter loin en arrière, en 1789, en 1793 et à l’affaire Dreyfus. C’est à cette époque que se dessinent les clivages entre la gauche et les autres partis.

La révolution de 1789 est la conclusion naturelle de la pensée des lumières, les physiocrates Quesnay, Turgot, Gournay sont aux premières loges. Sa pierre angulaire est la déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 aout 1789 qui consacre le droit naturel.

Chaque citoyen se voit reconnaître des droits inaliénables (article 2 : la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. Ces droits sont donnés par Dieu (pour les croyants) ou par la nature (pour les athées) et pas par une quelconque organisation politique. Ces droits naturels sont individuels et non pas collectifs.

Article 2 de la déclaration de 1789

« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme ; ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression ».

Il s’agit ni plus ni moins que de notre « contrat social » : les citoyens acceptent d’acquitter un impôt payé par tous proportionnellement à leurs revenus en échange de la protection de leurs droits naturels. Cette protection est la seule mission légitime de l’État.

Pour résumer :

  • Les individus ont la liberté de penser, ils ont des droits naturels inaliénables.
  • L’État protège ces droits et c’est sa seule mission légitime.
  • Tous les citoyens financent l’État en proportion de leurs capacités en échange de la protection de leurs droits naturels, c’est notre « contrat social ».
  • Tout individu peut faire valoir ses droits, seul face au groupe.

Le peuple français adhère majoritairement à cette vision.

Le système politique qui découle naturellement de 1789 est un État de droit, fort sur ses missions dites régaliennes mais limité afin de ne pas devenir oppressif ou trop coûteux pour les citoyens. L’État ne se mêle pas des affaires privées, il n’intervient pas dans les affaires économiques sauf pour faire respecter le droit des contrats condition d’une économie libre et prospère fondée sur l’ordre spontané (par opposition à l’ordre imposé) et la concurrence.

En face de cette majorité de Français partageant la pensée dominante de 1789, se trouve une minorité de traditions tribales et collectivistes qui refusent plus ou moins le droit naturel, particulièrement le droit de propriété… Ils considèrent la propriété comme une « convention sociale ». L’égalité devant la loi n’est pas leur but mais plutôt l’égalité des conditions, des statuts de chaque individu.

Cette égalité est obtenue par l’impôt progressif et la redistribution (socialisme) ou par le pillage direct et le meurtre (communisme).

Cette vision implique un État surdéveloppé car la puissance publique a pour rôle non seulement de réaliser la répartition des richesses mais finalement de les gérer.

Les grandes caractéristiques des Français héritiers de cette pensée qui commence à se dévoiler sont :

  • Une tendance au coup d’État insurrectionnel.
  • Un goût pour le constructivisme, l’ordre imposé.
  • Le culte de la violence, parfois avec des troupes d’hommes rémunérés.
  • La fin justifie les moyens (tous les moyens sont bons) et le besoin crée le droit (droit au pillage).

Le 10 aout 1792, tout bascule et cette tendance politique va s’imposer de force.

Une deuxième révolution, secrètement préparée par six hommes secondés par des hommes de main rémunérés, voit le jour et porte au pouvoir un groupe minoritaire, les Jacobins. Ces derniers vont instaurer la violence d’État avec la création du Tribunal révolutionnaire en mars 1793 puis la Terreur mise à l’ordre du jour en octobre 1793.

Depuis, les Jacobins et leurs successeurs ont systématiquement perdu toutes les élections du 19ème siècle et à chaque fois n’ont pas accepté le verdict des urnes et pris les armes pour imposer leurs idées par la violence et la terreur.

Une majorité de Français adhère aux idées de 1789 et une minorité à celles de 1793… mais cette minorité est très déterminée.

À partir de 1879, une classe moyenne de petits commerçants se développe et se trouve de plus en plus représentée à l’Assemblée nationale. Ces hommes libres adoptent les idées de 1789 et désertent le camp de la Terreur.

Les hommes de 1793 ne l’ont jamais oublié. C’est pourquoi ils haïssent la classe moyenne composée d’hommes libres et indépendants. Les hommes de 1793, lorsqu’ils ont le pouvoir, s’efforcent de détruire cette classe moyenne en l’accablant d’impôts. Leur conviction est que l’écrasement de la classe moyenne et la fonctionnarisation croissante de la société entraînera la victoire définitive.

Puis vient l’affaire Dreyfus et un deuxième clivage.

Au cours de l’affaire Dreyfus (un officier d’artillerie de confession juive accusé à tort d’avoir livré les plans d’un canon aux allemands…) le camp de 1789 ainsi que quelques rares socialistes bourgeois instruits comme Clemenceau ou Jaurès a tout de suite défendu la thèse de l’erreur judiciaire.

Le camp des héritiers de 1793 et de la Terreur prend parti contre Dreyfus. Les quelques socialistes et radicaux qui prennent tardivement la défense de Dreyfus sont très mal vus dans leurs propres partis : au cours de la seconde moitié du 19ème siècle le socialisme va de pair avec l’antisémitisme français. L’antisémitisme n’est pas alors une question religieuse mais une question économique et sociale. Juif = capitaliste = adversaire de classe

L’innocence de Dreyfus devenant de plus en plus probable, les socialistes décident de changer de camp et tentent de faire passer les curés et les bourgeois pour les antidreyfusards. Ils prennent pour prétexte les coups de canne donnés par un jeune aristocrate au président de la République.

Le bloc des gauches a ainsi (à la dernière minute…) réussi à se placer dans le « camp du bien » et à incriminer la droite qui défendait pourtant Dreyfus au début de l’affaire.

Depuis lors, la gauche Française est condamnée au grand écart et au double langage pour maintenir l’alliance contre nature entre les idées de 1789 et celles de 1793…notamment :

  • Se déclarer démocrate mais s’allier avec des communistes qui contestent et refusent les résultats des votes.
  • Soutenir l’action syndicale violente (séquestrations, destructions…)
  • Défendre à la fois l’esprit critique scientifique et l’unanimisme de masse ainsi qu’une idéologie aussi peu scientifique que le marxisme…

La gauche a réussi à imposer l’idée qu’elle était gardienne de la morale républicaine, ce qui est paradoxal quand on connaît son histoire.

De nombreux thèmes sont devenus tabous et ne peuvent plus être débattus. Par exemple :

  • La laïcité
  • L’école unique étatisée
  • L’école utilisée à des fins de nivellement social et non plus d’instruction
  • Le dogme des avancées sociales dues au seul Front populaire
  • Le mythe des communistes qui auraient toujours été de grands résistants
  • Les bénéfices du métissage culturel vu comme régénérateur
  • La supériorité de l’art contemporain
  • La famille vue comme lieu d’oppression

Aujourd’hui encore, on retrouve ces traces de l’histoire dans le mouvement des Gilets Jaunes. Ceux de la première heure s’inscrivaient dans la tradition de 1789, ceux qui ont pillé Paris sont les Jacobins de 1793.

La véritable démarcation, ce sont les droits naturels

L’objectif de ML2D est de rassembler les Français héritiers de 1789. Qu’ils pensent avoir une sensibilité de gauche ou de droite qu’importe ! Pourvu qu’ils reconnaissent les droits naturels et soient prêts à s’engager pour les défendre : c’est la véritable ligne de démarcation.

La majorité silencieuse, les classes moyennes productives, pourront alors à nouveau former la majorité cohérente dont notre pays a besoin. Nous pourrons recouvrer nos droits, reprendre la main sur notre pays et abattre l’oligarchie qui nous opprime depuis trop longtemps.

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